"Un point de vue pessimiste - celui qui est adopté ici - conduit à penser que la plupart des erreurs des opérateurs proviennent d'une incompatibilité entre les propriétés du système dans son ensemble et les caractéristiques du traitement humain de l'information. Les concepteurs des systèmes ont involontairement créé des situations de travail dans lesquelles de nombreuses caractéristiques, normalement adaptatives, de la cognition humaine (ses heuristiques et ses biais naturels) se transforment en des risques dangereux. L'argumentation se poursuit : puisque le problème est fondamental dans la conception de tels systèmes et puisque, à moins qu'on les ferme, on a des chances d'avoir ces installations sur les bras pendant des années encore, le seul remède immédiat est de fournir aux opérateurs des "prothèses cognitives" ou, pour dire franchement les choses, des "béquilles mentales". Ces outils aideront les opérateurs à compenser certaines de ces tendances à l'erreur, artificiellement suscitées, et à minimiser le danger excessif que représentent leurs conséquences".