© Jean Louis CHATELAIN
     
     
     
E   Elme - Feux de Saint-Elme
   
Le feu follet est une manifestation lumineuse ayant l'apparence d'une petite flamme. Co nnue et décrite depuis longtemps, cette manifestation fut longtemps uniquement vue comme celle d'esprits malins et d'âmes en peine venues sous formes de petites flammes hanter les forêts désertes, les marécages et les cimetières, et fit l'objet d'un folklore important, tant sur l'origine de ces esprits que sur les façons de s'en débarrasser. le feu follet provient des matières organiques en décomposition, qui dégagent de grosses bulles de méthane, CH4, de diphosphine P2H4, d'hydrogène phosphoré (phosphine), PH3, rendu spontanément inflammable à l'air par une faible quantité d'hydrogène phosphoré liquide, PH2. Cette explication est sans doute vraie quant à la substance du feu follet. Plus récemment, des recherches zététiques orientées vers la chimie donnent plusieurs explications scientifiques du phénomène,

Le mot français « feu follet » vient d'ignis fatuus en latin, qui signifie «esprit du feu». Le feu follet en temps qu'esprit est connu sous plusieurs autres noms en fonction des régions du monde, en Angleterre, ils sont nommés Jack o' lantern (Jack à la lanterne) ou Will o' the wisp (Will au tortilon), et aux Etats-unis, ils portent les noms de spook-lights ou ghost-lights (lumières de fantômes).

Un feu follet peut apparaitre sous la forme d’une lueur pâle de couleur bleutée, parfois jaunâtre ou vermillon, en forme de flammèche suspendue dans l’air à une faible hauteur au-dessus du sol ou de l’eau. La lumière est plus ou moins diffuse, vacillante et brève. Certains feux follets pourraient persister dix à trente secondes, voire exceptionnellement plusieurs minutes

Ils sont surtout observés dans ou autour des marais, et surtout dans les cimetières.

Les longues nuits en vol s’égaient de quelques interludes lumineux : Levers de lune, étoiles filantes, aurores polaires. Ceux-ci poussent à la contemplation, souvent à la méditation.

Les vols subtropicaux s’animent immanquablement des éclairs d’orage. Ces orages, sur l’océan, sont lies aux conflits des vents alizés du Nord et de ceux du Sud. Sur l’Atlantique Sud, les marins ont baptisé «pot au noir» ces étendues orageuses, terme que se sont appropriés les pionniers de l ‘Aéropostale. Sur l‘Afrique,ils sont dus aux conflits de masse d’air : Quand l’air sec Saharien rencontre l’air humide équatorial, de belles convections font naître des zones orageuses d’envergure.

Ainsi, souvent, la nuit s’anime de ces milliers d’éclairs orageux. Il fut une époque glorieuse où les aviateurs n’avaient d’outils que leurs yeux pour voir et éviter ces orages et leurs phénomènes dangereux : Turbulences sévères, foudre… C’était avant les radars de bord.

Aujourd’hui les pilotes interprètent les images du radar et contournent le mauvais temps orageux. La proximité des orages se manifeste néanmoins.
     
   
L’électricité statique, normalement évacuée par de nombreux déperditeurs (sur le radome, aux bords de fuite des gouvernes, des ailes etc.), vient à saturer les pourtours de l’avion. La radio se brouille et crachote. C’est parfois annonciateur de foudre. Il arrive aussi que les pare-brises s’illuminent.
Les collisions électroniques libèrent des photons sous des formes diverses.

Sur les Airbus modernes, il se produit comme un étoilement lumineux de la surface des pare-brises. Avec nostalgie je me souviens de ces phénomènes sur les anciens et mythiques B707, où de véritables flammèches bleutées se détachaient, comme partant de la surface du pare-brise, vers l’avant, à contre courant des filets d’air.

Le 707, dans le même temps, réagissait aux turbulences comme un vieux rafiot dans une mer grosse, dérapant bruyamment dans la masse d’air.
 
     
   
Ce phénomène tirerait son nom de saint Elme ou Érasme de Formia, patron des marins, qui aurait continué à pêcher après que la foudre eut frappé le sol près de lui ; il fut ensuite prié par les marins qui craignaient les orages en mer ; un feu de Saint-Elme est alors vu comme un signe de protection du Saint. Il est parfois pris comme un mauvais présage.

Pline l'Ancien le décrit comme suit :
« Il se montre des étoiles dans la mer et sur la terre. J'ai vu, la nuit, pendant les factions des sentinelles devant les retranchements, briller à la pointe des javelots des lueurs à la forme étoilée. Les étoiles se posent sur les antennes et sur d'autres parties des vaisseaux avec une espèce de son vocal, comme des oiseaux allant de place en place.
   

Cette espèce d'étoile est dangereuse quand il n'en vient qu'une seule ; elle cause la submersion du bâtiment ; et si elle tombe dans la partie inférieure de la carène, elle y met le feu. Mais s’il en vient deux, l'augure en est favorable; elles annoncent une heureuse navigation : l'on prétend même que, survenant, elles mettent en fuite Hélène, c'est le nom de cette étoile funeste et menaçante. Aussi attribue-t-on cette apparition divine à Castor et à Pollux, et on les invoque comme les dieux de la mer. La tête de l'homme est quelquefois, pendant le soir, entourée de ces lueurs, et c'est un présage de grandes choses. La raison de tout cela est un mystère caché derrière la majesté de la nature.».

Les Anciens, à l'instar de Tite-Live, qui rangeait le phénomène parmi les faits extraordinaires (prodigia), appelaient Castor et Pollux une aigrette double, qu'ils considéraient comme de bon augure; une flamme simple était pour eux un mauvais présage et ils l'appelaient Hélène, d'où le nom de feu « Sainte-Hèlène », qui s'emploie encore parfois.
 
     
   
     
     
     
     
     
 
 
     
 
 
 
 
     
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